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V2 HONDA   

Carburateur : Keihin : Rôle des pièces internes

DiBingo | Publié le lun 28 Jan 2019 - 13:10 | 12940 Vues

L'utilité de chaque pièce du carburateur et ses effets sur la carburation.

(Photos de Fanoo et Manu)


Allez les enfants, c'est parti ! 


(carburateurs VT500)


I )Par le couvercle supérieur rond à quatre vis cruciformes, l'on découvre :


1) - Le ressort de boisseau :

(Deauville 650)


Son rôle est de pousser le boisseau en position fermée. (nos carbus sont très inclinés et la gravité ne suffit pas)

Il est taré pour favoriser l'enrichissement du mélange lors d'accélérations brusques.

Dans une certaine mesure, plus il sera mou, plus on enrichira le mélange à l'ouverture brusque des gaz et plus l'accélération sera vive et réactive.


2) - La membrane du boisseau :


Elle sépare la chambre de dépression du reste du conduit principal du carburateur. 

Si elles sont percées, les boisseaux ne monteront pas complètement dans la chambre.

La moto ne prendra pas tous ses tours et le mélange risque de devenir instable. (détonations)


3) - Le boisseau :



(Boisseaux de Ntv a gauche, de Deauville à droite)


C'est un cylindre qui coulisse dans le carburateur et obstrue plus ou moins son passage principal.

Les trous dans son fond servent de canal de dépression.

Les mouvements de compression des cylindres font danser par aspiration les boisseaux alternativement par ces trous.

Le nombre de trous est en rapport avec le tarage des ressorts et le poids des boisseaux. 

La carburation s'enrichit plus vite avec des boisseaux plus légers, davantage de trous et des ressorts mou.

Un mauvais accord entre ces points et l'effet inverse peut se produire ! créant un appauvrissement à la reprise d'accélération.


L'on parle aussi de coupe du boisseau. 

Plus la coupe est haute et plus le mélange est pauvre car on décomprime la pression venant du puits d'aiguille.

Les nôtres sont le plus souvent cylindriques à fond plat avec parfois une arrête vive du coté de l'admission du moteur.


4) - L'aiguille :



Elle est tenue dans le fond du boisseau par un écrou-étoile et un petit ressort.

Elle libère ou obstrue le conduit supérieur du puits d'émulsion ou se pulvérise le mélange venant des pièces du fond du carburateur. (cuve)

En fonction de la progression du régime moteur, elle se lève de plus en plus.

Sa forme est donc étudiée sur toute sa longueur pour équilibrer la richesse du mélange,

tout au long des différents régimes moteur concernés. 

C'est l'aiguille qui conditionne le niveau se trouvant dans le puits d'émulsion.



II) En retournant le carburateur et en enlevant les quatre vis cruciformes de sa cuve, on trouve :

5) - Le gicleur principal :



Son rôle est de calibrer l'arrivée d'essence venant de la cuve du carburateur et qui sera émulsionnée pour alimenter le moteur.

Il débite peu quand les boisseaux n'ont pas beaucoup d'amplitude, mais à l'inverse, il débite son maximum quand

les boisseaux sont entièrement levés. L'aiguille du boisseau se charge alors de moduler l'essence qu'amène le gicleur principal.

Son action commence aux environs du premier tiers d'ouverture de la poignée des gaz, jusqu'au plus haut régime moteur. (ref : KEC)


6) - Le puit d'émulsion (ou diffuseur) :


(Puits origine Deauville)


Le puits d'émulsion est un tube dans lequel est percé plusieurs colonnes de trous sur sa longueur.

A une extrémité se trouve un conduit ou l'aiguille du boisseau vient coulisser dedans. 

(C'est le puits d'aiguille qui est à l'oblique du puits d'émulsion)

De l'autre coté se trouve le gicleur principal qui calibre l'arrivée d'essence venant de la cuve du carburateur.

Au fur et à mesure que l'aiguille se lève, elle fait monter le niveau d'émulsion dans le puits.

Ces trous viennent émulsionner l'essence amenée par le gicleur principal, le puits se trouvant dans un canal de dépression d'air.

Les parties n'ayant pas de trou enrichissent le mélange.

L'action du puits conjugué au boisseau et à l'aiguille se fait dès que l'on atteint le quart de rotation de la poignée des gaz.

Ensuite son action continue jusqu'aux haut régimes, dépendant de la hauteur de ses petits trous sur sa longueur et de la

position et forme de l'aiguille. (ref : KEF)


7) - Le gicleur de ralenti :



(Gicleur ralenti de VT500)


C'est un petit gicleur qui se présente comme un petit tube avec quelques petits trous. (le gicleur est solidaire du diffuseur)

Son rôle est de maintenir un filet d'émulsion lorsque les boisseaux sont fermés.

L'air qui l'émulsionne vient d'une canalisation d'air secondaire. (ref : KEP)


8 )- Le gicleur d'air :



(Carbu de VT500)


Dans nos carburateurs, il est fixe. C'est lui qui émulsionne les diffuseurs de cuve.


9) - Le gicleur d'essence de cuve :



C'est le plus gros gicleur que l'on puise trouver dans la cuve.

Il se trouve directement sur l'arrivée d'essence du carburateur et se situe sous le pivot des flotteurs.

C'est lui qui calibre l'arrivée d'essence dans la cuve. Il est équipé d'un petit filtre pour retenir les petites impuretés de l'essence. 

si toutefois il restait des particules après le filtre à essence principal.


10) - Le pointeau d'arrivée d'essence :



Il coulisse dans le gicleur d'essence de cuve, permettant ainsi de contrôler le débit d'arrivée d'essence qui rempli cette dernière.

De l'autre coté de sa pointe, il doit être attaché à la languette de réglage des flotteurs par son anse. 

La languette de réglage de hauteur de cuve des flotteurs vient se poser sur un petit téton qui doit rester souple et élastique.


11) - Les flotteurs :



Leur rôle est de suivre le niveau d'essence contenue dans la cuve du carburateur.

Quand leur niveau se rapproche du fond de la cuve, ils libèrent complètement le pointeau du gicleur d'arrivée d'essence.

A l'inverse, quand ils sont au plus haut dans la cuve, ils ferment l'arrivée d'essence.

Entre ces deux phases, ils maintiennent à un niveau constant, l'essence dans la cuve.



III) Sur le corps du carburateur, on trouve :



12) - La vis de richesse (ou vis d'air) :



Cette vis permet de régler le débit d'air destiné à la canalisation secondaire du gicleur de ralenti.

Bien que son impact corresponde précisément aux régimes moteur les plus bas, son influence

joue aussi à tous régimes, mais dans des proportions bien moindres.

A savoir que sur nos V2, plus on visse la "richesse", plus on rajoute de l'air !

A l'inverse, plus on dévisse : plus on rajoute une proportion plus importante d'essence dans le mélange.

En altitude ou l'oxygène est moins présente dans l'atmosphère, il est conseillé de resserrer d'environ 1/2 tour ses vis de richesse.


13) - La cellule d'enrichissement à la décélération :



Lorsque le pilote agit sur la poignée dans des régimes transitoires, la cellule d'enrichissement agit comme une pompe de reprise.

Une petite membrane permet d'enrichir le mélange pour compenser les phases ou la colonne d'air dans le carburateur est

plus rapide que sa réaction. Phases demandant un surcroît de richesse.

Cette petite membrane poussée par un ressort se trouve sur le coté latéral des carburateurs.

Certains modèles de V2 Honda n'en possèdent pas. C'est le cas du VT500 et de la XLV750.

Ceux là compensent le besoin d'enrichissement par des ressorts de boisseaux plus souples et un conduit d'air de décompression

de la chambre des membranes des boisseaux, venant directement de la boite à air.

Sur les autres, le circuit de décompression des chambres au dessus des membranes de boisseaux est lié à l'air ambiant.


14) - La vis de purge :



Sont utilité est de permettre d'évacuer le carburant resté prisonnier dans la cuve du carburateur.

Soit en vue de remiser la moto, soit pour vérifier que les cuves ne sont pas sales, soit encore pour s'assurer

que l'essence du réservoir parvient bien aux carburateurs.


15) - La vis de ralenti :



Elle agit sur l'ouverture des volets d'admission et plus précisément sur la butée du tirant de cable venant de la poignée d'accélérateur.

Comme c'est la dépression que font les cylindres en montant et descendant qui fait fonctionner le carburateur,

on joue sur la position des volets pour garantir un minimum de vitesse de rotation au moteur.

Sans quoi, les volets seraient complètement fermés au régime de ralenti.

Il existe cependant un micro canal devant les volets, permettant d'améliorer la tenue en régime du moteur.



16) - Le starter :



Par le biais d'un reniflard d'air autonome sur le corps du carburateur, l'on permet d'agir sur la levée des boisseaux.

Un canal associé vient souffler cet air sous les membranes de boisseaux, permettant à ceux-là de se soulever.

Il s'en suit que l'on favorise l'émulsion faite par le puits et son aiguille.


17) - Les papillons d'admission ou volets :



(Ntv 650)


Ils permettent de contrôler la dépression faite par la montée et descente régulière des pistons. Cela par obstruction du conduit principal.

Sur nos carburateurs, comme c'est cette dépression qui actionne les boisseaux, on dose au moyen de la poignée

d'accélérateur, les besoins en essence du moteur en fonction de son régime de rotation et de la dépression que cela engendre.


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Quelques détails supplémentaires en photo :


> Le mécanisme d'enrichissement planqué derrière son cache. (Cellule)


> Le flotteur et son pointeau d'arrivée d'essence :



> Une vue générale des pièces de la cuve des carburateurs :


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