rien d'extraordinaire sur ces quelques pages de lecture, mais du vécu, du vrai ..... du bonheurphotos/documents personnels
Pari tenu ; Mars 1981 : par Tiniel
Fier de ma 125 DTMX, réparée dans mon sous-sol , et même repeinte façon « 500 XT » …. Vous savez : le reservoir alu brillant et ses lignes rouges !!! …. Je vais rouler ………..
Je suis décidé a « tourner » sur le circuit « Carole » au nord de Paris suite a l‘invitation d‘un ami.
Mais revenons en au début
Une publicité vue dans les magazine de l’époque

des motos croisées dans la rue, l’envie d’éspace … le prix du 500 XT ( trop chère ) ….
Une technique ( allumage electronique, « auto-lub », canteliver, mécanique simple du 2T, …)
Je signe mon premier chèque pour une Dtmx …

rouge, du plus bel effet, Ma première !!!!
.et je roule tous les jours avec ma monture.
Mes déplacements réguliers ( travail, ballade) font qu’en 2 ans et sans soucis j’avale mes 20 000 kms annuels .
Bien sûr ; j’envisage de monter un « kit 175 Rayer » et de repeindre ma brêle, mais j’ai tellement de projets ( je compte m’inscrire au Paris-Dakar en 500 l’an prochain ) donc je me contente de profiter et rouler « comme ça » !!!!

… et je profite de ma région ( savoie) plein pot !!!!
Cela durera 2 ans avant que je change de moto .
Cette fois-çi, je m’aventurerai plus loin que d’habitude, j’ai quelques congés, et un peu de sous (!)
Je compte bien en profiter !!
Ma moto rouge affichait fièrement 40 000 kms. Tournait allègrement a 100 km/h (14 CV a 7500 trs ) en buvant quelques centilitres d’huile .
La Capitale que je n’ai pas revue depuis longtemps, un tour de circuit au mythique « Carole », voila
Qui me démange la poignée de gaz. Je me suis préparé depuis un moment mais voila je grand jour
la température est un peu basse, mais ce matin la route est sèche, pas de neige annoncée …
J’arrime mon barda , vérifie mes tendeurs et prends une bonne bouffée d’air frais : je suis prêt.
Chargé comme un mulet, une toile de tente a droite, un duvet a gauche, sur la place passager , un sac a dos géant , 2 sacs « polochon marine » de part et d’autre du reservoir
J’étais loin des 100 kgs de la machine a vide.
Modane (Savoie), le barbour bien gras, les bottes huilées, un coup de kick et me voila parti

.
La vallée de la Maurienne, un bonheur de virages ou la moto danse sur ses tétines molles, me voila ivre de bonheur sur une vraie moto : les freins a tambour, le « cantéliver » , un phare avec sa grille et même un compte tours !!!!!, je suis motard. Et heureux
………….. Pas longtemps !!!!!
En un instant, plus de puissance , le néant, le compteur dégringole , je termine ma virée au point mort .
Je m’arrête sur le bas côté, cherche la panne …. Et en devissant la bougie je découvre la raison de ma panne. Le tournevis s’enfonce un peu trop a mon gôut dans le puit de la bougie !!! Mais il est ou le piston ?
Un ami motard en passant s’arrête et confirme mon diagnostic . Piston percé .
En attendant qu’il aille chercher son « hy » ( vous savez le tube citroen) , d’autres motards viendrons a ma hauteur, proposer leur aide, une clope, de l’essence ou simplement bavarder .
Après un couple d’heures, la moto est chargée dans le fourgon, ramenée dans mon sous sol.
Je démonte le cylindre, et comme le kit « 175 Rayer » me sera livré dans quelques jours , j’en profite pour désosser la machine.http://

Ponçage manuel de toutes les pièces , et peinture comme j’en revais, un guidon « renthal » quatre jours de travail et enfin voila les pièces moteur.
Cylindre, culasse, piston ….. Je remonte le tout en quelques heures. Surpris par la facilité du travail malgré mes deux mains gauches .
En moins d’une semaine j’ai réussi a métamorphoser ma moto .
Me reste un détail auquel je n’avais pas pensé … je suis seul , pas d’aide ( les copains bossent et je suis en congé ) un gros détail jvous dis !!!! Sortir la DTMX sur la rue ça va pas être coton !!!!
Faire grimper la moto par les escaliers !!! Bah oui, j’ai pas le choix
Et tout seul cette fois, … alors pour escalader les quelques maudites marches je n’ai d’autre choix que de ma faire aider … moteur en route.
Kick , : ça marche !!!
Un nuage envahi la cave, je dois chauffer le deux temps qui broute a froid
Apres quelques minutes de suffocation et n’y tenant plus ( on y vois plus rien ladedans ,l‘odeur et la fumée )
Je reste a côté de la bête, passe la 1 ere, et reussi après une vraie suée, a sortir ma Yam : j’ai dû ameuter le quartier, une colonne bleutée s’échappe de la petite lucarne entrouverte, la cage d’escalier elle aussi envahie, sans compter le bruit du pot « compête » ( pot vidé).
Avec mon « instamatic » je fais quelques photos,

et ….. Arrive un collègue pour me figer sur la pellicule : s’il avait pû arriver plus tôt !!!! ( pour sortir mon DT ).
Nous faisons, les niveaux ( autolube 2 temps), je refais le plein et voila !!
Quelques petits flocons me tombent dessus, ….. Pourvu que cela se calme !!!!
Quelques emplettes plus tard, je cadenasse ma belle dans son petit coin,

monte a mon appartement, avale un bon plat de pâtes, consulte pour la énième fois la carte Michelin, remonte mon réveil et m’endors non sans bouger, tourner, virer au rythme de mes rêves d’escapade .
Jour un : Départ deuxième !!!!
Cette fois c’est la bonne, le réveil d’habitude si pénible , s’agite dans son assiette de gravillons ( efficace le grésillement des cailloux ) . D’un bond , je me lève, j’ai dû dormir une heure ou deux tant j’étais excité …. Mais là comme par enchantement , point de fatigue. Je me brûle avec mon café, englouti deux tartines beurrées, quelques carrés de chocolat tout en me rasant et m’habillant.
Mes couverts coupés ( un demi manche de fourchette et de cuillère pèsent moins lourd ) une assiette et un quart inox, une petite casserole, le camping-gaz « bleuet », mon Opinel … j’arrête là ma énième vérification déjà faite et refaite .
Je descend mon chargement ,.Stupeur ; il a bien neigé cette nuit ,

il me faut dégager la moto, arrimer le tout et enfin après une bonne bouffée d’air frais …. Je suis fin prêt : Je démarre.
Mon objectif … rejoindre Paris en passant par le centre de la France ( faire un petit coucou a ma petite sœur), monter vers la seine st denis , faire un tour de circuit ( Carole) et revenir a la frontière ou j’habite.
. Kick …. Grrrrr … kick……….. Grrrrrrr : décidement …..Puis

c’est le déclic : le coupe-contact !!!!
Enfin le volutes bleutées sortent du pot d’échappement, … je laisse doucement chauffer et après quelques minutes, je m’engage sur la route pour un rodage express.
Ce coup-çi, je roule un bon moment , malgré une température des plus basses. C’est seulement a l’approche du prochain plein que je songe a m’arrêter.

Il reste encore un peu de neige, mais cela ne refroidis pas mon ardeur. Un café , une pause cigarette, quelques litres de super et je reprends ma route.
Chambery, ( pluie) Givors,( neige ) st etienne, et enfin Clermont-ferrand ( verglas ) … a peine 300 kms mais onze ( 11 ) heures de route pour y arriver. Entre rodage, et surtout tres grand froid, je n’avance pas . La nuit est tombée depuis un bon moment ….j’ai dû faire 7 haltes pour me rechauffer . Enfiler ma combi marin comme coupe vent, un journal sur le ventre, mais les doigts transits par le froid font durer mon calvaire.je roule visière ouverte, la pluie, le givre sur la moustache, la buée sur mes lunettes …….
Enfin arrivé dans la capitale du pneumatique, j’ai la chance de trouver facilement l’adresse que j’ai en poche ; je trouve même l’appartement de ma frangine et de son mari qui vont enfin me réconforter ! …. A un détail prés !!! ( encore ) je n‘ai prévenu personne.
Je gare ma moto en bas de ce petit immeuble , une cour glissante et luisante, décharge mes sacs, empoigne ma toile de tente et grimpe les deux étages qui me séparent d‘un café chaud, d‘un lit ( sûrement le canapé) d‘une douche et peut-être même d‘une potée maison ………..
Dring dring !!!.!!!!!!!!!!!!!

Je sonne en même temps que je découvre sur la porte un mot qui m’assomme

!!! 
Pas même un voisin, la minuterie s’éteint , je rallume, …. Et rebelote toutes les deux minutes !!!!
Il me reste un bout de sandwich, un morceau de jambon, quelques bonbons, et sur le palier ; je sortirais mon petit camping-gaz pour un néscafé chaud.
Abattu de fatigue, malgré la fraicheur du lieu, je déballe mon duvet, et entre deux minuteries, je fini la tête sur la sacoche réservoir et emmitouflé au chaud ( tout habillé dans mon duvet ) sur le carrelage .
Je m’endors !!!!!
Au petit matin, le réveil est pénible : mauvaise nuit malgré mon rouleau de mousse trop mince, mais je n’ai pas eut froid !!! Il me faut repartir , j’ai « perdu presque une semaine de mes congés pour la réparation « il me faut un vrai café, éventuellement un lavabo, et surtout filer vers Paris !!!!!
Jour deux :
Sous quelques flocons de neige, je renfile mes gants trempés, mon barbour gras, mes bottes et ma combinaison de pluie me préservent de l’eau ; je cherche un « bistrot » sympa. Et c’est au sortir de Clermont que je trouve mon bonheur.
De mémoire, j’ai perdu l’adresse et le lieu de cette charmante auberge, ; sa patronne d’une gentillesse infinie. J’aurais droit a un repas matinal ( saucisses -haricots), une boisson chaude, de quoi me laver…
Et durant ma halte, mes gants sécheront au dessus de la gazinière .
J’ai dû passer quelques heures a raconter mon périple, mais il m’a fallu hâter le mouvement…. Quitter ce lieu fort sympathique pour reprendre le guidon et rouler … rouler !!!!!
Clermont …, Moulins, Beaune … Arnay le Duc
La météo est plus clémente, plus de neige, un peu de pluie parfois, et un moteur qui se libère .
D’ailleurs je file bon train, et a chaque plein, je rajoute du mélange . Le compte tours frôle la zone rouge, le compteur affiche souvent 120 kms/h
Il y a même du soleil. Je m’arrête moins souvent sauf ……….. Que sur cette belle nationale, je file tête dans le guidon, …. J’en oublie mon échappement un peu ( beaucoup ) bruyant . 

Et c’est là que j’aurais un petit contrôle de police :
Drôlement bruyante votre machine Monsieur !!!!!
Moi ( naïf) …. Ah bon !!!!!
Suivez nous au poste pour un contrôle sonomètre ….
Coup de bol …. La machine de test ne fonctionnera pas ce jour là : ouf !!!!!
J’en suis quitte pour un petit avertissement

 Les agents me laissent repartir ( sur un filet de gaz) sans se douter que je suis un délinquant au moteur « trafiqué »
Après ce petit intermède, je commence a chercher un coin pour planter ma guitounne.
J’ai le nécéssaire pour m’alimenter ,j’ai roulé bien mieux qu’hier et j’ai besoin de bien dormir.
D’autant que la nuit tombe tôt et que la fraicheur de fin d’après-midi se fait déjà sentir.
J’ouvre en grand content de ma performance et du chemin parcouru aujourd’hui
Après un mémorable « tout-droit » ou j’ai survolé un fossé et atterri sans peine dans un champ, je me calme et décide d’y planter ma toile


Ici point de neige, juste un peu d’humidité : ma nuit sera réparatrice, calme .
Jour trois :
Paris a moins de 300 kms !!!!
Météo clémente : temps sec, température proche du zéro mais avec un léger soleil
Une machine qui file comme une flèche …..
Je me colle derrière un semi-remorque en « aspi » et ça marche !!!
Les panneaux ; « Paris » commencent a fleurir …. La capitale n’est plus très loin !!!

!:
La moto file bon train ; collée a quelques centimètres du pare-choc des poids lourds.
( quelle inconscience !!!) : La chance me sourira , les rocades parisiennes me verront arriver sans encombre .
Pour éviter les hôtels trop chers, mourir de trouille en sachant ma moto dehors ….. Je ferais une légère
Marche arrière et trouverai a quelques kilomètres , un bout de terrain tranquille pour ma toile de tente et …… ma moto cadenassée prés de mon couchage .
Jour quatre :
Ce matin, le reveil est frisquet, la température peu élevèe au dessus de zéro.
Malgré une couverture de survie en alu, un duvet plutôt bon marché ( donc pas très épais ni chaud ), la
Fraîcheur finira par me sortir de la toile pour profiter au plus vite des maigres rayons de soleil.
Non loin de l’aéroport Charles de Gaulle , un ami va m’accueillir pendant deux jours.
Roissy … ses tours, son gigantisme ( je viens de la montagne ) , des avions par-dessus la tête toutes les quinze secondes, une ville ou je me perdrai avant de trouver après moult détours, la résidence (!) de
Jacquot mon poto.


Résidence : ce « truc » haut comme une colline, massif, gris, plein de fenêtres, avec pour végétation
Quelques malheureux arbres en quête de feuilles !!!!
Mon chance du jour : une cabine téléphonique qui fonctionne au pied de l’immeuble.
Après quelques explications , mon ami m’aidera a garer la Dtmx dans son « box » , prés de sa CB 450
Nous éviterons de grimper a pieds les neuf étages, aujourd’hui’ui l’ascenseur fonctionne !!!!
Quelle chance.
Le reste de la journée se passera en douceur.
Petite lessive, repos, petite mécanique pour ma miss ( niveaux huiles, tension de chaine), jeux de pong
Sur sa télé , repas de folie, et fin des préparatifs pour le grand jour ….. Demain !!!!
Jour cinq
Reveil facile, le canapé de Jacquot m’a largement comblé, ma nuit fût bonne, presque en silence
( les cloisons ne doivent pas etre très épaisses ici !!!! ).
Quelques sandwichs, et nous voila partis de concert pour Carole.
Je suis tout excité, et découvre la campagne parisienne pendant quelques kilomètres en suivant la
CB.
Nous voici aux abords du circuit , la petite Honda restera au parking, moi je veux « tourner ».
La Dtmx n’est pas au mieux de sa forme, j’ai quelque peu négligé son entretiens;
Mes pneus accusent quelques milliers de kilomètres, ma fourche est terriblement souple, …..
Tant pis je vais me mesurer a quelques reines de la piste.
Je sangle mon Nolan, lanières de bottes serrées, gants ajustés ….. Un commissaire de piste agite son drapeau. C’est partiiiiiiiiiiiiiiiiiii .
Quelques tours pour jauger les zones de freinage, regarder du coin de l’œil le style des pilotes sur leurs
400 GSX, une BM R90 jaune du plus bel effet, quelques deux temps ….. Et me voila prêt a en découdre.
La confiance venant

,  J’aurais loisir de découvrir une tenue de route « floue », une vitesse de pointe de prés de 120/130 kilomètres heures, et le summum ….
Faire l’interérieur a une 350 RDLC !!!!!
Après quelques tours de circuit, mon témoin d’uile ( autolub) s’allumera !!!! Bigre, ma machine n’auras pas aimé le quart d’heure de zone rouge …tant pis je finirais ma cession au taquet.
Fort gentiment , les motards présents, saluerons ma performance ( pas mal pour un 125 …., t’a reussi a faire frotter !!!! …. ) et me dépannerons d’un peu de liquide visqueux afin que nous puissions rentrer.
Sur le parking donc : remplissage de l’huile pour le mélange, tout aussi étonnant ; le manque d’huile dans le carter ( décidément elle a pas aimé le forcing !!! ) .
Bah, je me serais pris pour Agostini pendant un moment .
J’aurais testé ma petite Yam, malmené sa mécanique , mais heureusement sans rien casser.
Pour le retour au box, je roule derrière la 450, gentiment nous rentrons , âpres mon plein de sensations
Sur circuit, la prudence ici s’impose. Quelle circulation a l’approche de la vilaine ( a mon goût) citée .
Jour six :
N’ayant que très peu de vacances , je dois rentrer sur Modane ( Savoie) au plus vite.
La route se fera fraichement , il fait toujours aussi froid et il pleut beaucoup.
Qu’importe j’ai ma combi

Et emballé sous plastique
Mes affaires.
Hormis une halte photo a la Ravoire

A l’usine BFG ( je rêvais
De m’offrir la 1300 ) ; a part cet arrêt donc je rentrerais presque d’une traite.
Je range ma moto , on verra plus tard pour la maintenance et demain je reprends le guidon
Pour aller bosser. ( elle démarrera du premier coup ).
Ce n’est que quelques jours après mon « périple » que je ferais le bilan :

Un piston percé, une consommation de l’ordre de 7 a 8 litres aux 100, des pneus usés a la corde ( déjà pas terribles au départ), un kit chaine a rallonge et des dents arrondies sur la couronne arrière, mais surtout le satisfecit d’avoir tourné sur circuit !!!!
Maintenant je regarde mon album photo avec plaisir en me disant que quand j’étais jeune, avaler entre 11 et 15 heures de routes non-stop …… fallait être fou !!!!

Ou se faire surnommer par les copains : Mange bitume !!!!!