Les films cinéma à vous conseiller ou non [EN salle]

Dans "Merci patron", un docu tourné comme un canular, Ruffin et ses potes fondateurs de la revue Fakir nous emmènent dans leur croisade déjantée contre la plus grosse fortune de France, le cher Bernard Arnault qui racheta à la fin des trente glorieuses des usines textiles du Nord Pas-de-Calais (pardon, des Hauts de France ) pour les convertir vers l'industrie du luxe en fondant LVMH, privant au passage de leur taf des centaines de petites mains.
Réussir à rester décontracté, léger, dérisoire résolument quand on brandit un étendard contre le cynisme des prédateurs financiers, c'est le pari que gagnent Ruffin et son équipe. En s'attaquant au mastodonte Arnault, ils endossent le rôle de David mais choisissent la ruse et le bluff. Le petit round qu'ils gagnent en roulant dans la farine le Goliath français tenté par la belgitude (fiscalité oblige...) qui délègue ses lieutenants pour négocier avec le "petit peuple" nous met en joie bien souvent, mais les Fakir n'oublient pas de nous rappeler en passant combien de sacrifiés ont souffert et souffrent encore des exactions du patron voyou. Derrière l'ironie maîtrisée des cinéastes éveilleurs pointe la révolte des opprimés qu'ils ont choisi d'aider, et qui n'ont pas besoin d'être photogéniques ou charismatiques pour gagner dans cette histoire de la dignité. Bravo pour cet utile docurluberlu !

Bonjour Christophe

Bien alléchant ce petit résumé, je pense que vais "zieuter" pour le voir ou le trouver.

Merci bien et bon dimanche à toi.

Pour "Perfect day" que j'ai vu hier soir, j'ai hésité entre 3.5 et 4 étoiles sur allociné. Finalement j'ai mis 4. Une bonne toile, donc. Les vannes de Tim Robbins valent le jus à elles seules .

Voilà un film atypique qui ne manque pas d'intérêt. Fernando L. De Aranca semble avoir hésité parfois à choisir son registre pour ce road-movie très particulier, qu'il place dans la Bosnie à l'époque où se termine le conflit serbo-croate. Entre dérision ou cynisme et humour trash d'un côté, aspiration à l'humanité et abnégation de l'autre, les personnages oscillent en permanence en poursuivant des buts concrets que le fil des évènements leur dicte au coup par coup. Mais les revers de fortune ou les ordres contradictoires d'autorités diverses semblent se liguer pour leur faire manquer ces objectifs... Personnellement, j'ai été accroché tout le long du film par un dosage subtil et anarchique où le dérisoire côtoie l'essentiel, où le futile flirte avec le sublime, en un va-et-vient incessant entre comique et tension dramatique. Ce mélange rend bien compte, je pense, de ce que peut être la vie d'un petit groupe d'humanitaires de terrain en zone de guerre...
Si j'ai aimé la gouaille désabusée des deux vieux baroudeurs revenus de tout (B.Del Toro et Tim Robbins, impayables chacun dans leur genre) chaperonnant une novice (Mélanie Thierry, qui assure aussi) et prenant sous leur aile un gamin en errance, j'ai trouvé moins utile la présence à leur côté de "l'évaluatrice-encore-amoureuse-du-chef-mais-éconduite", simple faire-valoir et pièce rapportée sans grand intérêt...Mais ce petit bémol enlève peu de chose à l'impact de "Perfect day", que je vois un peu comme une métaphore de la vie coûte que coûte, envers et contre tout.

Encore que je vais allé voir, merci Christophe, et merci pour tes commentaires qui semble très réfléchis.

Bonne soirée à toi

Allez, petits veinards, encore une toile qui vaut le déplacement. On s'est fait ça en famille et on n'a pas regretté.
"[b]Rosalie Blum" est un joli film de Rappeneau tiré du roman graphique éponyme, racontant l'histoire apparemment toute simple d'un jeune coiffeur de province (Kyan Khojandi), accro malgré lui à sa moman déjantée (ici Anémone, impayable), coiffeur qui se met à suivre, sans trop savoir pourquoi, une inconnue qui l'intrigue (Noémie Lvovsky, parfaite). Cette filature est le point de départ d'un enchevêtrement de situations cocasses et d'apparition de personnages pas si secondaires que ça( Alice Isaaz surtout, craquante), tout ceci tissant un récit poétique un peu décalé, pour lequel j'ai balancé sur allociné 4 étoiles et la critique que voili que voilou...

Drôle jusqu'à la loufoquerie mais aussi tendre et sensible, malin dans son scénario et son montage en escalier, soigné dans son esthétique et servi par une bonne bande son, ce "Rosalie Blum" m'a fait passer un bon moment de cinoche et j'en remercie Rappeneau. Je salue la prestation de Noémie Lvovsky dans son rôle d'énigmatique coeur brisé solitaire autant que celle de Kyan Khojandi en timide fils à maman, et j'affirme que les seconds rôles n'en sont pas, tant ils tiennent de place. Anémone en maman bien barrée vaut le détour, Alice Isaaz campe une Aude qui n'a rien à envier à Amélie Poulain, ses copines déjantées et son coloc tirent aussi leur épingle de ce jeu de suiveur suivi, bref tous s'y entendent pour nous ménager un gentil suspense amoureux, jusqu'au happy end attendu. Un petit bonheur joyeux et rafraîchissant, parfait pour un Dimanche de Pâques pluvieux.

Ah bin !!!
T'a le temps de t'occuper de ta moto entre toutes ces "Toiles"

Encore Merci

Jean-Louis a écrit:

Ah bin !!!
T'a le temps de t'occuper de ta moto entre toutes ces "Toiles"
...

Pas encore en retraite, donc je me borne aux vidanges pour l'entretien. Denis m'a vendu la NTV prête pour environ 15 000 km sans opération majeure, et j'en ai fait que la moitié environ. (Je roule peu et pas en hiver...)

Bon ce long W-End c'était pluie et compagnie, du coup deux toiles dans le foulée. Sauf un peu de soleil Samedi. J'en ai profité pour sortir et mettre en tempé, en vue de vidanger moteur et pont pour reprendre la saison sur de bonnes bases. Ca, c'est fait.

Mais puisque t'en parles je risque un hors-sujet : je dois prévoir dans la saison une purge des circuits de freinage et des tubes de fourche, et surtout revoir un suintement du cache-culbu avant qui va vite devenir une fuite. J'espère que mon concessio me trouvera un créneau, vu qu'il est débordé avec le boom de jardinage qui commence (il est surtout occupé par la motoculture de plaisance, plus rentable dans notre petite ville perdue en Limousin. Il essaie de s'occuper des motos du coin les jeudis). C'est un bon meccano, ancien motard, et j'aimerais profiter de la séance pour un réglage culbus et une synchro.

Mais le plus important est ce suintement, qui tournait à la petite fuite quand le temps était très chaud la saison dernière. Qu'est-ce qu'il faut tomber pour sortir facilement les cache-culbus ? Le thermostat ? Les carbus ? faudrait parler de tout ça dans une rubrique méca dédiée je suppose.

Christophe, sais-tu que tu es sur un forum avec d'autres rubriques ?

Si tu nous parlais un peu mécanique pour changer ?

(faut bien que quelqu'un te le dise ! )
(d'ailleurs Jean-Louis a tendu la perche !

Ca a marché, j'en étais sûr ! Bon d'accord j'ai tendu la perche avec mon "je risque un hors-sujet", mais c'est Jean Louis, aussi, avec son "t'as le temps de t'occuper de ta moto ...?", qui m'a donné des idées pour digresser...

Sans rire, en posant mes questions techniques je me demandais si j'allais voir rappliquer dare-dare les modos. C'est toi qui t'y colle, DiBingo et c'est ton taf, normal...

Bon ben je vais chercher la bonne case pour mes (petits) problèmes mécaniques.

L'est bien tenu ce forum, quand même. Respect les mecs.

Ouais, ben ça ne m'amuse pas de relever, mais c'est pour le bien du forum !
M'enfin bon, c'est pas que je m'ennuie, mais ce genre d'intervention se fait rare !
Merci d'alimenter ces rubriques cinéma en tous cas.

Ps : pour la peine, ton pseudo prend un titre !

Vivant en milieu rural désertifié et kiné (plus pour longtemps !    ) dans un hôpital de proximité, je connais d'assez près la problématique de la médecine rurale. Quant à ma moitié, elle est puéricultrice de secteur. Même remarque pour elle. On était donc curieux de voir ce que Lilti, le réalisateur d'"Hippocrate"(un film sur la médecine à l'hosto très juste et réussi), avait fait du sujet. Son film, "Médecin de campagne", est porté par Cluzet (un généraliste touché lui même par la maladie) toujours aussi bon, autant que par sa belle partenaire (qui joue le rôle d'une jeune toubib lui venant en aide). Mais je ne lui ai mis que 3/5 dans ma critique sur allociné, où j'ai écrit :

François Cluzet, j'aime beaucoup. Et en médecin de campagne, son côté taiseux-écorché-vif-hyper-impliqué fonctionne parfaitement. Marianne Denicourt, je ne connaissais pas. Mais en jeune femme mature, sensible quoique déterminée, pas si vulnérable que ça, aussi pétrie d'humanité respectueuse que son nouveau mentor, elle fonctionne parfaitement elle aussi. Ce film est généreux et humaniste, éclairant sur le rôle crucial des généralistes en milieu rural autant que lucide sur les périls qui menacent la survie d'une médecine de qualité, dans nos campagnes laissées pour compte. Il donne à voir un quotidien ordinaire mais passionnant, porteur de moments de beauté, de drôlerie et de drames, de vie en somme. Pourtant, je crois que j'avais préféré le coup d'oeil que Lilti portait sur la médecine à l'hôpital, dans "Hippocrate" (coup d'oeil alarmiste lui aussi, d'ailleurs). Ce "médecin de campagne" pêche pour moi par un scénario un peu stéréotypé, sanctifiant trop le toubib pour en faire un modèle d'abnégation mais surtout flirtant avec l'invraisemblable. C'est surtout ce point qui m'a dissuadé de mettre plus de trois étoiles à ce film attachant.

Ah oui tiens, retrouver Cluzet me ferait bien plaisir !

A 24 ans, une chute de cheval m'a valu une première fracture du pied gauche, mettant fin à mes habitudes de jogger. Mais j'ai gardé le goût des longs efforts. C'est sur la selle d'un vélo que j'ai pu renouer avec eux, lors de nos nombreuses longues virées de cyclo-camping avec ma moitié. Ca c'est arrêté après quelques années à la naissance de nos enfants, mais quand ils ont grandi on a aimé les emmener marcher longtemps sur les chemins de montagne, on a retrouvé des sensations et ça leur a plu comme à nous.
Autant dire que j'ai bien kiffé le propos de ce documentaire, "free to run", parfois poignant et plutôt bien construit, qui ne se contente pas de chercher à nous scotcher au fauteuil en jouant la seule carte émotion. Pierre Morath retrace l'évolution du phénomène longue course pour tous, de sa naissance dans les années 60 à nos jours. Il nous ouvre les yeux sur le machisme et l'hypocrisie de l'athlétisme officiel, autant que sur le pouvoir de nuisance des marchands qui salopent les enthousiasmes jusqu'à l'obscène indécence parfois. Il nous fait découvrir le parcours passionnant des pionnièr(e)s qui ont fait sortir des règles leur foulée libre, prolongée jusqu'au second souffle et son shoot d'endorphine addictive. Il passe un peu sous silence l'entrée de surdoués venus du tiers monde dans la cour des grands fondeurs et c'est peut-être le reproche qu'on peut faire à son film généreux, presque frustrant quand comme moi on ne peut plus espérer courir comme un dératé, mais qu'on a aimé ça....

C'est un film documentaire ?

Moi aussi j'ai aimé courir. Un des sports les plus complets parait-il.

Tiens, avec la bande annonce, c'est plus sympa :

Oui Manu, c'est un docu. Mais vraiment intéressant et bien fait. Et qui donne envie de s'y (re)mettre, avec ses moyens quels qu'ils soient. En ce qui me concerne ce n'est plus à l'ordre du jour, même si les personnes du 3° âge qu'on voit pratiquer semblent s'en porter très bien.
Non. Je me remets de mieux en mieux de mes déboires de Yameux, et je m'aperçois que je peux facilement courir quelques foulées sans boîter, tellement le corps a de bonnes capacités de résilience pour peu qu'on lui consacre le temps et l'attention qu'il faut. Mais avec ce que mon pied a encaissé, je ne préfère pas forcer trop la machine, trop content d'avoir pu revenir où j'en suis.
Pourtant, comme je le disais dans mon post, je suis sorti un peu frustré du cinoche. Je me suis souvenu de mes longs footings hivernaux de jeunesse avec un copain de fac dans les labours gelés, et la nostalgie a pointé le bout de son nez...

Alors si ce film t'a touché, même un temps soit peu, il devrait nous aussi nous toucher !

On s'est payé une toile d'enfer, hier soir : "Braqueurs", de Julien Leclercq, avec Sami Bouajilah et Guillaume Gouix plus quelques autres têtes familières dont je ne connais pas les noms. Un pur polar à la française plutôt réussi, cocorico.
Pas à dire, ça dépote. Nerveux, sobre, anxiogène à souhait. Avec son "Braqueurs" Julien Leclerq remplit le contrat, en réussissant presque, en prime, à nous faire entrer en empathie avec ses malfrats. Enfin pas tous. Quelques braqueurs, Sami Bouajilah et Guillaume Gouix en tête de liste, bien sûr. D'autant plus dure est la chute, même si on ne s'attend pas trop au happy end...Sami Bouajilah campe un chef de groupe secret, méthodique, implacable et magnanime, une belle figure de gangster à l'ancienne. Il est parfait pour le rôle...
Bon, sa relation avec une violoniste effarouchée est peu crédible et plaquée, limite inutile.
Par ailleurs, si les deux premiers bracos sont haut de gamme, réglés au cordeau, vraiment impressionnants, après c'est un peu plus brouillon, autant dans le déroulé, quand ça défouraille avec les dealers (très méchants les dealers, des caricatures) et avec les bleus, que dans les dialogues clés permettant de comprendre l'enchaînement des faits, le pourquoi du comment. Mais rien que pour les scènes d'action le film mérite ses trois étoiles.
La quatrième étoile vient pour l'ambiance générale, tout en retenue, en variations de rythme façon montagnes russes, en noirceur nerveuse addictive, en adrénaline à la vie à la mort.
De la bonne came, ce polar.

Ok merci. J'en ais effectivement entendu parlé.

Le dernier film de Paul Verhoeven, "Elle", est tiré d'un roman de P.Dijan intitulé lui aussi très sobrement ("Oh..."). Je ne l'ai pas lu, mais je vais m'empresser de le faire, tant le film qu'on en a tiré m'a plu. C'est l'histoire d'une femme libre très BCBG, au passé un peu (beaucoup) tordu puisque son père croupit en prison pour une série de meurtres rituels bien gores. Ce passé, elle cherche à l'effacer de sa mémoire et surtout de celle des autres, car son ascension sociale déjà très aboutie pourrait pâtir de sa (re)mise au devant de la scène. Cette productrice de jeux vidéos est incarnée par Isabelle Huppert, toujours magistrale dans les rôles de personnages retors et complexes cachant leur démon intérieur derrière une façade impeccable de froideur calculatrice affûtée.
Un soir, elle est agressée par un inconnu masqué qui pénètre chez elle et...en elle, ben oui braves gens, elle est violée, non sans combattre mais violée quand même. Et quand la victime se sent des affinités avec la prédation, y a moyen de moyenner des développements assez croquignolets. Car tous les mâles qui gravitent autour d'elle peuvent vite se révéler des coupables possibles, je vous laisse gamberger là dessus.
Autour d'Huppert gravitent une tripotée d'acteurs assez bons, notamment sa grande amie (A.Consigny, très classe) et son voisin (L.Laffitte, intéressant)
Bref, ça vaut le déplacement et j'ai posté ça sur Allociné :

En adaptant le livre que Dijan a simplement intitulé "Oh...", Verhoeven signe un thriller qui se veut sans doute plus qu'un pur suspense terrifiant... Certes, la tension est là et bien là. Les changements de rythme, les surprises "adrénalinogènes", les scènes d'action, la violence fantasmée ou vécue contribuent à l'installer, tout comme la prestation tout en retenue de Huppert, parfaite pour ce rôle, dévoilant ici comme dans "La pianiste" les facettes inquiétantes d'un personnage tout sauf simple, au moins aussi barré que son agresseur... Pourtant, la dualité qu'elle incarne en tant que victime donne au film un plus, un côté second degré, un peu hitchcockien, ou chabrolien si on y voit une certaine ironie. On pardonnera le côté caricatural des deux personnages que sont le fiston-mou-du-genou et son hystérique compagne le menant par le bout du nez. Ils font justement pencher l'ambiance du côté de l'ironie... Quant au final, avec la dernière réplique de l'épouse très catho du voisin (Laffitte, pas mal aussi dans son genre) dans le dialogue qu'elle échange avec Huppert juste avant de partir, il est le point d'orgue qui titille nos neurones et les réveille, comme un dernier clin d'oeil malin. Bien joué, Verhoeven et son équipe !

Merci à toi Christophe pour ce très bon résumé, suffisamment explicite pour que "hélas" je me rende compte, que ce n'est pas le genre de film que j'aime.
Mais en tous cas pour la qualité de tes résumé.

Bonne journée à toi

Dans la sélection cannoise y avait le dernier Woody Allen, "Cafe society". La pluie nous a poussés au cinoche hier aprem, et on n'a pas regretté !
Le film nous raconte l'ascension sociale d'un petit gars nerveux, sensible, malin, opportuniste et juif (toute ressemblance avec certain célèbre réalisateur new-yorkais n'étant pas le fruit du hasard, bien sûr...) qui débarque dans la vie active à New-York juste après la grande crise disons. Son tonton est un producteur en vue installé à Hollywood. Il accepte de lui mettre le pied à l'étrier, allant jusqu'à le confier à sa jolie secrétaire pour qu'elle lui fasse visiter la ville des stars, flairer l'ambiance de leur vie de rêve, tout ça. S'en suit bien sûr une idylle que ce film magnifique prend tout le temps de développer, avec ses hauts et ses bas, ses espérances et ses désillusions, d'Hollywood à New-York.
Woody Allen, en grande forme, nous sert sur un plateau notre dose de plaisir esthétique, affectif et cérébral. Esthétique, à coup de lumières travaillées exaltant couleurs, costumes et décors somptueux, d'une bande son jazzy à tomber, de femmes sublimes... Affectif, à coup de personnages sensibles et lucides derrière le masque mondain...Cérébral enfin, à coup de dialogues subtils, incisifs et parfois pleins d'humour, où l'autodérision transpire souvent en tous cas...
Il ne se passe rien, ou si peu. Rien d'important ne se dit sérieusement, mais une solide réflexion sur la judéité assumée passe l'air de rien par des morceaux de dialogues ou par la voix off du maestro revenu de tout, avec en toile de fond l'amour des femmes et de New-York comme un legs brillant, la grande affaire de sa vie d'artiste raffiné. Autant j'avais trouvé laborieux son "Homme providentiel" et presque lassante sa "Blue Jasmine", autant j'ai été ici accroché, emporté malgré la vanité toujours en filigrane. Bref, une alchimie portant la griffe Woody allen qui a très bien fonctionné pour moi, cette fois.

Bonjour Christophe

Pourtant je ne suis pas "Fan" de Woody Allen, mais ce petit descriptif m'a mis l'eau à la bouche, dés qu'il est disponible en DVD je pense qu'il fera partie de mes achats.

Merci à toi et bonne journée

Jean-Louis a écrit:

Bonjour Christophe

.... ce petit descriptif m'a mis l'eau à la bouche, dés qu'il est disponible en DVD je pense qu'il fera partie de mes achats.

....

Si je t'ai donné envie, j'ai réussi mon coup, en un sens. Ca me fait plaisir .

Mais ton retour, pour lequel d'ailleurs je te remercie,   m'oblige à constater que j'ai manqué mon but, partiellement.   

Ce que j'aimerais, c'est surtout donner envie d'aller au cinoche, dans un lieu dédié, pendant un moment qu'on consacre entièrement à un spectacle : sans pouvoir se lever (théoriquement) en mettant sur pause pour aller pisser un coup, boire une cannette ou manger une pizza ou quoi ou caisse. Un lieu plongé dans l'obscurité et le silence au moment ou va commencer le générique de début (enfin bon, théoriquement), un lieu où on va chercher une expérience sensorielle pour les yeux, les oreilles, les tripes, l'intellect, expérience qu'on vit en compagnie d'autres humains qu'on sait venus pour ça (enfin bon, théoriquement...)...Aller au cinoche c'est faire un chemin vers un message (quel qu'il soit), pas d'abord acheter ce message pour en profiter chez soi. On n'est jamais dans les mêmes dispositions de corps, de coeur et d'esprit dans une salle obscure que chez soi !

A moins que tu ne réserves tes déplacements dans les salles obscures que pour les réalisateurs que tu kiffes un max, le fait que ta réaction soit d'emblée celle du consommateur qui reste chez lui me...chagrine(?) un peu. Pardon de ma réaction d'enc..... de mouches !  

Mais si chaque spectateur ne regarde un film que devant son écran plat, à la maison, alors, c'est inévitable, la façon de faire des films changera ! Elle deviendra vite techniquement celle qu'on choisit pour faire des séries télés !... Je ne suis pas sûr que ce sera un mieux (pour les spectateurs mais aussi les gens qui vivent du cinéma), même si, je le reconnais, il se fait d'excellentes séries télé...

Bien sûr, aller au cinoche c'est plus cher, des fois c'est loin, ça demande du temps, tout ça...Et visionner un DVD, on n'a pas toujours d'autre solution, par manque de temps, ou de moyen, ou parce qu'on ne peut pas se déplacer, ou parce qu'on loupe forcément des films à leur sortie qui nous font envie... C'est mieux que rien, c'est déjà ça, mais prendre son pied au cinoche c'est encore plus fort que le prendre chez soi...  

Bonjour Christophe

Christophe a écrit:

Le fait que ta réaction soit d'emblée celle du consommateur qui reste chez lui me...chagrine(?) un peu. A moins que tu ne réserves tes déplacements dans les salles obscures que pour les réalisateurs que tu kiffes un max ?

Cela te chagrine, je te comprend, moi aussi, mais !!!
Les dernières fois que je suis allé au "Cinoche" est ce de façon aléatoire, j'ai eu les désagréments suivant (pas tous à la fois heureusement ou pas):
- Le son beaucoup trop fort, disproportionné par rapport à l'action.
- Les petits "Co..s" qui foutent le Bazard et que tu ne peut faire taire, car après ils en font encore plus, et comme tu est le seul à monté au créneau, tu passe pour un em....deur.
- Le voisin de fauteuil qui bouffe ces chips.
- Le même voisin de fauteuil, ou celui de derrière qui commente en sourdine l'action du film à son voisin ou à sa voisine.
- Celui qui est derrière toi, qui n'arrête pas de gigoter sur son siège et qui au passage donne régulièrement des coup de pied dans le dossier de ton Fauteuil.
- La qualité revue à la baisse pour cause d'économie de l'assise des fauteuils, et qui fait que au bout d'une demi heure tu a mal au dos.
- Et pour terminer, ton voisin de devant qui est plus grand que toi, ce qui t'oblige à tendre le cou à droite ou à gauche, avec pour résultat un mal de chien aux vertèbres cervical.
- Rajoute à cela que je viens de me taper 20 kilomètres pour aller voir le film à Montargis, 38 kilomètres pour aller voir le film à Nemours, ou 70 kilomètres pour aller le voir à Orléans. (donc doublé pour le retour), et tu comprendra peut-être pourquoi:
- Je ne regarde quasiment plus que des films en DVD, acheté dans le commerce, ou alors des films qui passe sur les chaines Cinéma du "Satellite".
- Que je me suis équipé d'un système "Home-Cinéma" avec tous les "HP" qui vont bien.
- D'un vidéo projecteur "HD", et d'un écran qui fait la taille respectable 'environ 1.40 x 2.40 mètres.

Et tous cela parce que principalement je suis déçu par le manque de civisme de gens qui vont au Cinéma comme s'ils allaient pisser, c'est à dire sans respecter les autres, et sans respecter l'œuvre projeter sur l'écran.
Tu me dira, que tout le monde n'est heureusement pas comme cela, et c'est vrai, mais il suffit de deux "Crétin" dans une salle de deux cents personnes pour te foutre ta soirée en l'air, et pourtant la proportion de crétin n'est que de 1 % !!!

Christophe a écrit:

Mais quand même, prendre son pied au cinoche, c'est encore plus fort que le prendre chez soi...

 ça l'était pour moi aussi, mais malheureusement cela n'est plus, et c'est dommage pour les salle de cinéma, il y a eu une période de ma vie ou j'ai même été projectionniste en salle de cinéma (j'avais même une carte professionnel !!!), je ne l'ai pas voulu au début mais un jour j'ai dit quelque chose qui à décider pour moi de ce métier que j'ai exercé avec joie pendant un an !!! (mais cela c'est une autre histoire !!! ).
Depuis cela a été l'avènement des cabines de projection automatisé, et le métier à quasiment disparu (il y a eu un très beau film avec Philippe Noiret qui tourne autour de ce sujet, lequel ? )
Tu dois le connaitre je pense.

Allé j'arrête mon  Blabla.

Bonne journée à toi, et continue à me faire découvrir (nous faire découvrir) les œuvres qui t'on ou ému ou choqué.

Jean-Louis

Hello J-L

Le film dont tu parles c'est sans doute "Cinema Paradiso", un film franco-italien magnifique de G.Tornatore, avec P.Noiret et J.Perrin notamment...
Mais si tu l'as aimé, tu dois te souvenir comment il décrit l'ambiance des "cinémas de quartiers", tellements chers à Eddy Mitchell qui pleure à leur "Dernière séance"...Ben dans ces cinoches qu'on a tous connus, nous les quinquas ou presque ou plus que, y en avait déjà, des malpolis, des enfoirés qui mâchaient des chips ou faisaient des bruits des blagues et des prouts et des ouizzzchebam( ) sans aucun souci pour ceux qui s'intéressent au film...
Ca fait partie du jeu, et ça casse la magie, c'est vrai, bien souvent.
Mais des fois la magie marche, et pour ces fois là ça vaut le coup de s'entêter encore, je crois.
Parce que si tout le monde renonce, si chacun reste chez soi systématiquement, encore une fois il ne faudra pas longtemps pour que plus rien ne distingue un film d'un téléfilm ou d'une série télé. Et ce sera dommage, à mon sens.

Comme toi j'ai été projectionniste, bénévole pendant presque cinq ans dans le cine-club de ma MJC, à Dunkerque dans les années 80. On tournait au début avec deux vieux projos, tu sais ce système qui obligeait le machino à guetter les signaux de synchro dans le coin de l'image, pour lancer les deuxième projo au bon moment sans que le spectateur ne s'aperçoive du raccord... J'en ai réparé, moi aussi, des films qui cassaient, en oubliant des fois de remettre la lumière et la musique dans la salle pour faire patienter le public en délire ! Chuis trop vieux, j'ai pas vu arriver la transformation au numérique sur le terrain. Mais je la constate, même dans la cabine de la petite salle qui survit dans ma campagne, à coup de subvention municipale. Projectionniste, encore un métier qui fout le camp...

Tout ça ne change rien. Si elle disparaît, cette salle, quelque chose manquera, un équipement culturel (eh oui) de moins pour de l'individualisme en plus... C'est pour ça que, j'en suis sûr, ça vaut le coup d'entrer encore de temps en temps dans un cinoche, même si on s'est équipé pour avoir chez soi presque la même qualité que dans une salle digne de ce nom...

Mais on pourrait en dire encore des heures, j'arrête mon baratin moi aussi...

Christophe a écrit:

Le film dont tu parles c'est sans doute "Cinema Paradiso",

Exact !!!
avec tes propos, mais petit à petit j'y vais moins souvent dans les salles obscures, dommage !!!